Faire baisser les températures : Jean, chef de projet Stratégie bas-carbone à Toovalu

Entre cuisinier et ingénieur, il n’y a apparemment qu’un pas ! Passionné de cuisine, Jean décide finalement de quitter les fourneaux pour poursuivre des études d’ingénieur. C’est au sein de l’école Centrale Nantes qu’il découvre un attrait fort pour l’environnement, et qu’il l’affine, notamment lors de son diplôme à Copenhague. Après 1 an et demi dans cette université reconnue pour ses cours sur l’impact et l’évaluation environnementale d’acteurs privés, Jean intègre pour sa thèse de master Toovalu ! Cette entreprise du grand ouest propose un logiciel et des accompagnements pour que les entreprises améliorent leurs pratiques environnementales et sociales. Aujourd’hui, il y partage encore son temps, entre recherche et accompagnement. On vous raconte !

Mesurer pour accompagner

Toovalu, c’est l’éditeur d’un logiciel de reporting climat / RSE. Maintenant que tous les gros mots ont été déposés, je vous explique !

Si l’on veut améliorer ses impacts, il faut d’abord les mesurer. Le logiciel de Toovalu permet aux entreprises de réaliser facilement des mesures d’impact, sur 2 grandes catégories :

  • Le carbone, afin de mesurer le CO2 émis pour chaque activité de l’entreprise (du déplacement des employé·es aux transports de marchandises en passant par l’éclairage des bureaux) ;
  • La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) ratisse plus large que le climat. On y intègre d’autres indicateurs environnementaux comme la consommation de ressources ou la biodiversité, mais également des indicateurs socio-économiques, comprenant l’égalité femmes-hommes, les inégalités ou la gouvernance.

Toovalu propose ensuite un accompagnement, sur la prise en main de l’outil, mais aussi sur la mise en place d’actions pertinentes pour améliorer les pratiques. 

Jean, lui, agit principalement sur la partie Carbone. Et quand on parle carbone, les chiffres sont vertigineux. En 2022, ce sont 40,6 Md de tonnes de CO2 qui sont émis. Face à cela, près de 21,9 Md de tonnes de CO2 sont capturées. Un peu dur de se rendre compte de ce que représente ces grands chiffres, mais ce qui est sûr, c'est que les calculs sont pas bon Kevin !

« Notre objectif, c’est de réduire le CO2 et ainsi, de participer au rapprochement de ces 2 chiffres, pour qu’un équilibre existe entre CO2 émis et CO2 capturé »

Être… moins chaud que le climat ?

Encore plus précisément, Jean est chef de projet Stratégie bas-carbone. D’accord… ok… on a l’idée… et concrètement ?

Tout d’abord, il accompagne sur la réalisation du bilan carbone par l’outil développé par Toovalu. À ce sujet, Jean nous propose une analogie :

« Le bilan carbone est comme une prise de température. Il permet de savoir si on a de la fièvre, et ce qui la cause. Mon travail est ensuite de savoir comment réduire la fièvre ! »

Et ce n’est pas anodin ! Une démarche complète peut prendre de 1 an et demi à 3 ans. Car après avoir mesuré, il faut intégrer les indicateurs bas carbones à tous les niveaux de l’organisation.

Parallèlement à ce travail d’accompagnement, Jean réalise un jour par semaine de recherche sur la stratégie bas-carbone. Il travaille sur la méthodologie et les stratégies de comptabilité bas-carbone et partage ses connaissances à travers des papiers et des articles de blog.

Et quand on demande à Jean ce qu’il aime dans son quotidien, il y voit 3 grandes motivations :

  • Intellectuelle : il adore les sciences, et son travail, notamment avec la partie recherche, lui permet de réfléchir dans un cadre scientifique ;
  • Humaine : il aime le contact humain, il retrouve beaucoup ça dans l’accompagnement
  • Morale : c’est important pour lui d’aligner ses convictions à son activité, et c’est ce qui l’anime profondément :
« Les conséquences du changement climatique sont humaines, comme on a pu le voir à Mayotte avec la crise de l’eau. Dans les 30 prochaines années, on estime que plus de 140 millions de personnes vont devoir migrer au sein de leurs pays pour des raisons climatiques. Ces chiffres me motivent et me poussent à agir pour améliorer la situation. »

Prendre soin de soi

Cet engagement, il le vit avec beaucoup de joie, notamment quand il peut voir les résultats concrets de ses actions. Toutefois, c’est aussi énormément de frustration et d’énergie dépensée. Et son investissement très personnel a fini par avoir des conséquences :

« J’ai fait un burn out en début d’année 2023. Je m’impliquais à 200%, j’avais la conviction de pouvoir changer le monde. C’est dur de se rendre compte qu’on est une fourmi au milieu d’un énorme système. » 

Pour en savoir plus sur son vécu et apprentissage, Jean a écrit un article à ce sujet, que vous pouvez retrouver ici. On vous en partage une petite analogie positive : 

“En sport automobile, les pilotes connaissent souvent des accidents ou des pannes mécaniques sur leurs véhicules, car c'est en repoussant les limites à 101 % qu'ils découvrent où se trouve le 100 %”

Jean connaît donc mieux ses limites, et travaille aujourd'hui à élargir son impact :

« J’ai un peu envie de sortir des sciences pures et réaliser plus d’actions de sensibilisation ! »

Pour tout savoir sur les stratégies bas-carbone et suivre les aventures de Jean, vous pouvez le retrouver sur LinkedIn.

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