Accompagner l'insertion des jeunes par les métiers de la transition : Lil, chargée de développement pour le réseau des Écoles de la Transition Écologique

Chargée de développement d'un projet innovant et transversal, on peut dire que Lil est passionnée par son environnement ! Arrivée en France pour ses études, elle réalise un parcours franco-allemand à SciencesPo Lille. En recherche d’un stage de fin d’étude, elle candidate spontanément au réseau ETRE. Elle y trouve un projet humain qui répond aux enjeux d'insertion de jeunes sans diplôme et de la transition écologique. En poste depuis 3 ans, elle accompagne l’association dans son essaimage et fait face aux défis du modèle économique associatif. Découvrez son univers, à la croisée d'un projet social et environnemental !

Des écoles pour la transition

Il faut dire que les écoles de la transition écologique ne sont pas des écoles comme les autres. Ces centres de formation forment des jeunes éloigné‧es de l’emploi aux compétences / métiers manuels de la transition, comme la menuiserie, l’agriculture, ou encore l’écoconstruction.

L’apprentissage est gratuit pour les élèves, qui peuvent ainsi profiter de formations variées allant de format court de remobilisation à des formations certifiantes de plusieurs mois ! La pédagogie y est extrêmement appliquée : 

« Nous prônons un apprentissage par le faire ! Les jeunes ne sont jamais en salle de classe, mais sur les chantiers ou les ateliers. L’apport théorique se fait toujours autour d’exemple pratique. »

La première école est créée en 2017 à Lahage en Haute-Garonne. En 2020, l’essaimage commence, Lil rejoint l’aventure pour aider au développement et c’est aujourd’hui 19 écoles partout en France et 1300 jeunes formé·es et accompagné·es vers l'emploi ! Ces nouvelles écoles sont portées par des personnes variées. Pour leur création, elles sont incubées et accompagnées par le réseau ETRE auquel elles adhèrent.

«  On sent une réelle mobilisation pour ce type de projet. Chaque année, le nombre de personnes intéressées par la création de nouvelles écoles ne fait qu’augmenter. Nous avons eu près de 30 candidatures pour notre programme d’incubation. ETRE répond à de vraies problématiques sur les territoires et donc provoque un réel engouement. »

Car il faut dire que les enjeux sont de taille ! Tous les ans en France, ce sont plus de 100 000 jeunes qui sortent du système scolaire sans diplôme. Face à cela, la transition écologique manque de main d’œuvre et ce sont près d’1 million d’emplois qui vont se créer d’ici 2050 d’après l’ADEME, l’agence de la transition écologique. Le réseau ETRE œuvre ainsi pour réconcilier ces chiffres, à la croisée d’un projet social et environnemental.

Un modèle à financer et développer

C’est à ce projet ambitieux que Lil dédie son activité professionnelle. Elle y évolue depuis 3 ans en tant que chargée de développement.

Son métier se concentre sur 2 grandes parties :

  • L’essaimage : si aujourd'hui de nouvelles écoles ETRE voient le jour partout sur le territoire, c'est grâce à un essaimage du modèle. Pour ce faire, le réseau ETRE a créé un programme d’incubation : pendant  9 mois, les personnes souhaitant monter une école ETRE profite de formation collective (comment chercher des financements, planning de formation, diagnostic de territoire) ainsi que de point individuel (notamment pour les aider à trouver des locaux) ;
  • Les partenaires : Lil travaille à favoriser la place des écoles ETRE au sein des réseaux partenaires par le plaidoyer. L'ambition est d'être identifiés comme les acteurs clés de la formation vers la transition écologique ! Pour cela, elle développe également des projets pour répondre aux enjeux de potentiels financeurs et partenaires. C'est notamment le travail fait avec le projet Open ACT.
"L'objectif de ce projet est d'accompagner l'intégration des compétences de la transition écologique dans l'ensemble du paysage de la formation professionnelle et de valoriser les organismes de formation et les jeunes qui choisissent cette voix, en faisant reconnaître cette expertise de la transition."

En plus de les accompagner et développer des projets sur ces 2 grands axes, il s'agit aussi pour Lil de trouver les financements à la hauteur de leurs ambitions ! Aujourd’hui, le modèle dépend de financements privés. Un sujet sur lequel Lil travaille en profondeur !

Des défis stimulants

En effet, le chemin vers le développement économique des associations comme ETRE n'est pas sans obstacles. Lil souligne les défis liés au modèle économique associatif, comme la dépendance aux financements privés, et les difficultés à développer des prestations en tant qu'association. Le financement auprès d'acteurs publics est parfois aussi limité par les cadres existants, ne favorisant pas les projets transversaux

Mais le challenge est là !

"L'association grandit ! Il y a 3 ans, il n'y avait qu'une école. C’est très stimulant ! Nous avons plein de choses à apprendre sur les territoires, je rencontre des porteurs de projet qui ont une incroyable énergie. Ce sont 60 personnes qui se retrouvent autour du même projet. Ça donne de l’espoir dans le futur, et du sens à ce que l'on fait !"

Et pour Lil, le rôle du réseau ETRE est extrêmement stratégique : 

“Il y a beaucoup de choses à faire pour que les compétences de la transition écologique ne deviennent pas le goulot d’étrangement de la transition. Je pense que ETRE est un acteur niche et clé dans la prévention d'une pénurie de travailleurs et travailleuses dans des domaines cruciaux.”

C'est donc l'espoir qui habite fortement Lil !

"Nous pouvons avoir une réelle contribution positive et avoir un impact quotidien sur le monde. C'est motivant ! Même derrière un écran, je ressens la possibilité d'avoir un impact concret."

Pour tout savoir sur l'univers d'ETRE ou le travail de Lil, le lien de son profil LinkedIn est juste ici.

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