Taman, responsable innovation bas-carbone chez Eiffage Dakar

Taman est depuis toujours sensible aux questions de justice sociale, mais c’est lors d’expériences professionnelles à l’internationale, au Kenya et en Europe, qu’elle a compris le lien qu’il y avait entre les problèmes de dérèglement climatique, et la justice sociale.

Souhaitant agir sur ces deux axes, Taman a décidé de partir travailler au Sénégal.

Aujourd’hui responsable innovation bas-carbone chez Eiffage à Dakar, Taman nous explique en détails son métier et son parcours !

Salut Taman, est-ce que tu peux nous présenter ton métier !

Je suis responsable innovation bas-carbone chez Eiffage, un groupe de construction qui exerce aujourd’hui dans de nombreux domaines des travaux publics : construction, infrastructures, concessions et énergie. Je travaille au Sénégal, à Dakar, dans une filiale du groupe.

Quotidiennement, je travaille avec des parties prenantes internes et externe à l’entreprise :

  1. Mise en place de projets bas-carbone concret : je travaille pour réduire l’impact carbone sur les sites permanents de la filiale, notamment en ayant une réflexion sur les matériaux utilisés, l’électricité… et en externe sur les chantiers sur lesquels on travaille.
  2. Insuffler une dynamique d’innovation : l’objectif est que chacun s’approprie ces questions et les nouvelles solutions innovantes disponibles.
  3. Formations des parties prenantes : grâce à des conférences, de la mobilisation et de la sensibilisation, nous sensibilisons nos parties prenantes, spécifiquement sur les causes du dérèglement climatique. Nous avons déjà formé plus de 600 personnes : des salarié·es en interne, mais aussi des écoles, la ville de Dakar et d’autres collectivités territoriales…

Pourquoi as-tu décidé de t’engager dans la transition écologique ? Quel a été le déclic ?

J’ai toujours été sensible aux questions de justice sociale. Je voulais faire un travail en ce sens.

  • Lors d’un stage au Kenya avec Majik Water, une entreprise sociale spécialisée dans les technologies air-eau dans les régions arides et semi-arides, j’ai pu rencontrer une communauté locale et j’ai compris ce que c’était concrètement le dérèglement climatique et la sécheresse. J’ai remarqué que l’injustice sociale et environnementale était intiment liée.
  • Puis, lors de mon master, j’ai intégré l’association Noise en Europe. J’ai réalisé que malgré les problématiques, il y avait pleins de petites actions à travers l’Europe.
“J’étais en école de commerce pendant ces expériences, et j’ai réalisé qu’il y avait parfois un fossé énorme entre le monde économique et environnemental. Je voulais chercher à combler ce vide, car ces deux sphères sont intimement liées.”

Quels sont les enjeux principaux de ton secteur ?

On doit construire des infrastructures pour répondre à des enjeux et besoins primaires en Afrique : eau, électricité, transports, etc. Mais en construisant, nous émettons forcément du carbone. L’enjeu est donc de choisir des méthodes de constructions et des matériaux les plus durables et écoresponsables possibles. Mais ces matériaux étant nouveaux, ils n’apportent pas le recul nécessaire pour répondre aux normes de sécurité. Nous avons alors une marge de manœuvre très faible pour opérer.

Selon l’AFP, « si le béton utilisé sur la planète était un pays, il serait le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre, juste derrière la Chine et les États-Unis ».

Tu utilises quelles compétences pour contribuer au développement positif de ta structure ?

  • Un esprit stratège : je dois contextualiser la stratégie bas-carbone et la réadapter régulièrement.
  • De la gestion de relation interpersonnelle : mon métier nécessite de transformer les modalités, les modes de travail, les stratégies, … Je dois réussir à faire avancer les choses, étapes par étapes, en faisant preuve de pédagogie avec les clients, les fournisseurs, etc.


Dis-nous ton challenge professionnel pour cette année !

Je cherche à mettre en place des outils pour structurer durablement la mobilisation d’un maximum de compétences des salariés, pour démultiplier les projets bas-carbone !

« On sait qu’on ne peut pas y arriver seul. On doit se connecter en interne avec des employés actifs sur les questions de la transition écologique ».

Comment as-tu trouvé ton travail ?

J’ai commencé par un stage en France à l’Eiffage, via une fiche de poste qui avait circulé dans mon master. J’ai indiqué à ma directrice de stage que je voulais partir vivre en Afrique, et elle m’a mis en relation avec une filiale à Dakar, sur une mission de deux mois. J’ai finalement pu “créer” mon propre poste.

Le meilleur conseil qu’on ne t’ait jamais donné ?

Je ne sais plus où j’ai entendu ce proverbe, mais je l’aime beaucoup.

« Tout seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin«.

Une ressource à nous partager ?

Le livre La guerre des métaux rares de Guillaume Pitron qui parle de la face cachée de la transition énergétique et numérique !

Envie de poser d’autres questions à Taman sur son métier ? Écrivez-lui ici !

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