Yanis, responsable régional chez ENACTUS, l'association qui encourage entrepreneuriat des jeunes

Que tu sois écolier, lycéen·nes, étudiant·es, enseignant·es, parents, grand-parent ou automobiliste… cet article va t’inspirer ! 

Qu’est-ce que c’est Enactus ?

Tu as peut-être déjà eu envie de monter un projet à toi, un projet qui te ressemble ? Dans un rêve un peu fou, tu t’imagines te lancer et commencer à travailler sur ce projet. Être à la fois dépassé·e et excité·e par tout le travail que tu dois fournir. Puis t’accomplir pleinement par la concrétisation de ce qui n’était au départ qu’une idée dans un coin de ta tête. Ton idée. Mais tu n’oses pas. Et tu n’en parles à personne. Enactus, c’est ça. Une association qui aide les lycéen·nes et les étudiant·es à se lancer dans un projet à eux et elles, un projet à visée sociale ou environnementale. 

Pour les lycéen·es, l’accompagnement prend la forme d’ateliers co-animés par les professeur·es volontaires dans lesquels les élèves sont sensibilisé·es, formé·es et accompagné·es tout au long de l’année. 

D’une part, ces projets sont l’occasion de développer les compétences de toutes les parties prenantes (des étudiant·es, mais également des professeur·es) pour permettre d’agir en faveur de la société et de l’environnement. D’autre part, l’association met l’accent sur l'entrepreneuriat positif des jeunes en leur montrant que tout le monde peut agir à sa manière. Leur projet ne mettra pas un terme au dérèglement climatique, ne deviendra sans doute pas une licorne (quoique…),  mais chaque projet participe au développement d’un bien commun désirable, à son échelle. Pour les étudiant·es volontaires, on retrouve les mêmes fondamentaux : accompagnement sur leurs projets, évènements collectifs en région ou au niveau national pour rencontrer et fédérer une communauté de jeunes engagé·es !

Quel est ton rôle dans cette association ?

Enactus est une ONG présente dans plus de trente pays et présente en France depuis vingt ans au travers d’une entreprise sociale hybride (Association d'intérêt général couplée à une SASU filiale de l’association). L’antenne Grand Est d’Enactus est plutôt récente et je suis responsable de son bon développement : gestion des levées de fonds, des partenariats, des activités et des projets lancés, du programme Enactus Étudiants… Au quotidien, la tâche qui m’occupe le plus de temps est de fédérer autour de cette nouvelle antenne d’Enactus un réseau d’acteurs et actrices. Il faut convaincre les professeur·es, les directeurs et directrices d’universités, les étudiant·es, les partenaires… La majeure partie du temps, les parties prenantes sont très satisfaites de l’expérience et la renouvellent volontiers. 

Dans notre antenne du Grand Est, nous arrivons à 50 projets lancés chaque année, pour un total de 220-250 étudiant·es et 170 lycéen·nes embarqué·es dans l’aventure. Au niveau national, 1100 étudiant·es et 4500 lycéen·nes participent à des projets Enactus.

Les enjeux de mon secteur

Selon une étude menée par Opinion Way en 2019, “70 à 84% des jeunes déclarent qu’ils souhaitent s’engager, mais seulement 23% le font”. 

Mais alors pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui s’engager est compliqué : trouver du temps en parallèle de ses études, ou alors tout simplement avoir conscience que l’on peut agir et que l’on est capable, quel que soit son milieu d’origine et son âge. Face aux enjeux sociaux et environnementaux, seule l’action nous permettra d’y faire face. Pour ce faire, il faut renforcer le pouvoir d’agir des jeunes qui souhaitent le faire, leur offrir un espace où se tromper est valorisé, où donner son envie est simple et entreprendre ce que l’on souhaite également. 

Mon souhait est celui de faire en sorte que chaque enfant, lycéen·ne et étudiant·e puisse vivre une expérience d’engagement mémorable pour croire en soi, et son pouvoir d’agir. 

Quel a été ton déclic pour rejoindre Enactus ?

J'ai rejoint l’antenne Enactus de mon école lorsque j’étais étudiant en M1 à Sciences Po Lyon. Puis j’ai eu l’opportunité de rejoindre un projet lancé par Sara Garmendia qui s’appelle KIDUKI, et j’ai adoré ! Le projet consistait à fournir aux enfants des petits kits de sensibilisation et de passage à l’action sur différents thèmes. On s’était rendu compte qu’avec 1 enfant sensibilisé·e, ce sont 7 adultes qui étaient touché·es (selon l’étude de la Water Family). Idéal donc pour faire passer des messages sur les enjeux sociaux ou environnementaux. Notre plus grosse action a été de fournir sur des aires d’autoroutes des kits « Stop mégo ». Encore une fois, l’objectif était de renforcer le pouvoir d’agir des enfants, de leur faire prendre conscience qu’ils peuvent changer des choses à leur manière et à leur échelle. Au total, on estime que nos kits ont touché 1700 enfants depuis leur lancement.

Quel est ton plus grand défi à ton travail ?

Je dirais que ce sont les discussions avec certaines personnes qui ne se rendent pas compte de l’éco-anxiété et du désir d’agir des étudiant·es. Le plus dur, c’est sûrement de faire prendre conscience aux enseignant·es et directeur·es que les jeunes ont envie d’agir et qu’ils et elles se sentent parfois dans une position d’inconfort vis-à-vis de la société ou de l’environnement. Mais paradoxalement, le plus dur est aussi souvent de convaincre les lycéen·nes et étudiant·es de se lancer. De leur dire qu’ils et elles peuvent le faire, se lancer et foncer !

Et ton plus grand plaisir ?

Un point très appréciable de mon travail est qu’il me permet de travailler en totale autonomie, mais aussi en équipe, notamment dans la manière d’articuler mes journées de travail. Mais ce que j’aime le plus, c’est de suivre des étudiant·es et des lycéen·nes dans le temps et de les voir se réaliser à travers leur projet. Mon travail est très concret. On est loin chez Enactus des grands cours théoriques et hors sol. Ici, on entreprend, on s’investit dans des petits projets qui changent la vie à petite échelle !

Une recommandation ?

Je sors du cadre, je vais en faire deux. Si vous avez un entretien, un rendez-vous important, un coup de mou, un examen ou je ne sais quoi, je ne peux que vous recommander d'écouter :  JUMP de Van Halen et vous répéter que vous allez y arriver. De l'auto persuasion avec une musique qui motive, rien de mieux pour arriver les chakras ouverts pour l’épreuve qui vous attend. 

Enfin, pour se reconnecter à la beauté de la faune, aux quatre coins du monde, c’est le livre Blanc de Sylvain Tesson. Une dose de magie, de beauté et d’inspiration en un seul livre.

Envie de poser d’autres questions à Yanis sur son métier ? Écrivez-lui ici !

Derniers articles

En voir plus